Mot du Foyer...
« Dieu, ce sont les hommes, et un jour ils sauront ! » (Jacques Brel)
Les vents du destin ont de nouveau soufflé et semé sur les Béguets. Le Foyer Michaël a levé les voiles avec vingt-deux étudiants à bord, vingt-deux univers en devenir à la recherche de l’humain dans l’autre ; vingt-deux graines d'avenir à la recherche d’un foyer de chaleur pour s’enraciner dans l’humain, grandir comme humain, et s’engager pour l’humain.
Le vent du sud a soufflé fort : deux étudiantes nous sont venues d’Amérique du Sud, une d’Espagne, et une d’Italie. Un souffle nouveau, subtil et remarquable, venu de bien plus loin, du pays du soleil-levant, a mené deux japonais au Foyer. Seul un belge est arrivé par la bise du Nord. Tous les autres sont venus des quatre vents de France.
Cela nous donne une magnifique constellation humaine. Dans le visage unique de cette constellation, nous pouvons déjà pressentir le pas vacillant, le regard brûlant, la voix si forte si terriblement fragile de l’humanité à venir. Jeunesse déshéritée de l’âme, perdue dans les décombres du 20ème siècle, dans le désert et l’opulence du 21ème siècle. Mais jeunesse qui est pourtant bien là, cherchant son chemin vers l’humain, prête à déplacer les montagnes du vieux monde. Nous espérons pouvoir répondre à son appel. Car le destin tisse partout, en tout lieu et à toute heure. Il nous donne rendez-vous. Ne manquons pas l’enfant, ne manquons pas la fleur, ne manquons pas la main tendue !
« La jeunesse gronde comme un fleuve en cage, comme un fauve en crue
Et nous, les adultes, passeurs de ce temps, vieux marins demain
Réglons nos pendules à l'heure de leur soif, offrons leur la mer, toute la mer à boire ! »
(Maurice Bénin)